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  • Quand la grippe aviaire devient laitière
    Pendant que les jeux olympiques battaient leur plein à Paris en juillet dernier, c’est aux Etats-Unis que se déroulait un événement qui a attiré particulièrement l’attention des autorités : des vaches laitières infectées par le virus de la grippe aviaire. Initialement adapté à la population aviaire telle que les oiseaux sauvages et les volailles domestiques, il semblerait que ce virus ait lui aussi joué la carte de la diversité en allant infecter une nouvelle gamme d’hôtes. Ce goût à l’aventure lui ayant plutôt réussi, les autorités restent en alerte et surveillent de très près l’évolution de la situation. Quel est ce virus, et pourquoi ces événements récents sont-ils inquiétants ? Contexte La grippe aviaire est une maladie infectieuse qui, comme l’indique son nom, affecte la population aviaire, c’est-à-dire les oiseaux sauvages ou domestiques. Elle est causée par un virus appelé influenza aviaire (souche A), et peut-être très grave chez les oiseaux sauvages ou les volailles domestiques (on parle alors d’influenza aviaire hautement pathogénique IAHP) avec un taux de mortalité de près de 90%, ou bénigne (on utilise alors le terme d’influenza aviaire faiblement pathogénique IAFP). Les deux catégories de virus circulent au sein des animaux sauvages. Même si cette maladie […]
  • COMMENT LES VACCINS CONTRE LA COVID-19 FONCTIONNENT-ILS ? – PARTIE 2
    Exemple des vaccins Cominarty (Pfizer-BioNTech) et Spikevax (Moderna) Alors que les compagnies Johnson&Johnson et AstraZeneca ont misé sur la technologie des vecteurs viraux pour développer leurs vaccins contre la COVID-19 (détails dans l’article précédent), Moderna et Pfizer-BioNTech se sont lancés dans la production d’un vaccin à base d’ARN. Quelle est cette technologie, et quelles sont ses différences avec les vaccins à vecteurs viraux ? Les vaccins Cominarty et Spikevax ciblent aussi la protéine S du SARS-CoV-2 Tout comme les vaccins Janssen (Johnson&Johnson) et Vaxzevria (AstraZeneca), les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna ont pour cible le premier élément du virus SARS-CoV-2 que notre organisme perçoit, c’est-à-dire la protéine S (S pour spicule ou spike en anglais). Cominarty et Spikevax sont des vaccins à acide nucléique Un acide nucléique est un enchaînement de nucléotides. On trouvera l’ADN (enchaînement d’acides désoxyribonucléiques contenant une information génétique) et l’ARN (enchaînement d’acides ribonucléiques). Un ADN est transcrit en ARN qui sera traduit en protéine. Cominarty et Spikevax sont des vaccins à ARN, c’est-à-dire qu’ils contiennent plusieurs copies d’un ARNm particulier. Cet ARNm particulier, c’est celui de la protéine S du SARS-CoV-2. Et plus exactement de la forme pré-fusion de cette protéine (voir article sur Janssen et Vaxzevria […]
  • COMMENT LES VACCINS CONTRE LA COVID-19 FONCTIONNENT-ILS ?
    Exemple des vaccins Vaxzevria (AstraZeneca) et Janssen (Johnson&Johnson) Alors que la pandémie mondiale de COVID-19 (maladie à coronavirus 2019) causée par l’agent pathogène SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome – Coronavirus-2) faisait rage, la communauté scientifique a rapidement développé des candidats-vaccins pour lutter contre la propagation du virus. Aujourd’hui, la mise sur le marché de ces candidats a permis de lancer une campagne de vaccination à l’échelle mondiale. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, en date du 21 février 2022, plus de 10 milliards de doses vaccinales auraient été administrées dans le monde1. Quels sont ces vaccins? Et comment fonctionnent-ils? La protéine S du virus SARS-CoV-2 est la cible première des vaccins. Le SARS-CoV-2 est un virus enveloppé présentant à sa surface une protéine S (S pour Spike ou Spicule en français) qui lui permet de s’accrocher (fusionner) aux récepteurs ACE-2 (Angiotensin-converting enzyme 2) des cellules de notre corps. Cette accroche entraîne une dissociation de la sous-unité S1 de la protéine S avec ACE-2, entraînant un passage du stade pré-fusion au stade post-fusion, plus stable, de la sous-unité S2. Cet état de post-fusion est essentiel à la fusion avec la membrane de la cellule pour la poursuite du processus d’infection2.Des études3,4 ont […]
  • COMMENT LES VIRUS PATHOGÈNES POUR L’HOMME SONT-ILS NOMMÉS ?
    SARS-CoV-2, Influenza, VIH, Dengue, Zika, Chikungunya, Ebola,… nous avons tous déjà entendu ou lu au moins une fois ces noms, que ce soit dans la presse, à la radio ou à la télévision. Ces noms sont ceux de virus qui entraînent des pathologies plus ou moins sévères chez l’homme. Comment ces noms sont-ils choisis, et par qui ? Étapes préalables à la nomination du virus et de la maladie qu’il cause Les virus, entités physiques qui infectent un organisme vivant (plantes, animaux), sont classés sous différentes catégories. Celles-ci sont divisées en sous-catégories, elles-mêmes séparées en sous-sous-catégories. En langage scientifique, nous parlons de domaine et sous-domaine, royaume et sous-royaume, phylum, sous-phylum, classe, sous-classe, ordre, sous-ordre, famille et sous-famille, genre et sous-genre, puis enfin d’espèce. Cette classification, appelée taxonomie, est régie par le Comité International de la Taxonomie des Virus (ICTV) qui a pour rôle de développer et maintenir une taxonomie universelle. Lorsqu’un nouveau virus est découvert, ses caractéristiques sont étudiées afin de déterminer ses liens de parenté avec des pathogènes référencés. La séquence du virus de la COVID-19 apparu fin 2019 en Chine a permis de montrer une relation de 88% avec deux coronavirus apparentés au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) […]